La plus importante étude du genre démontre que 1 personne sur 5 vivant avec une perte de vision causée par une maladie oculaire est victime d'hallucinations visuelles
Une nouvelle étude menée par INCA a permis de démontrer que parmi les personnes sondées un Canadien sur cinq vivant avec une perte de vision était victime d'hallucinations visuelles, une condition appelée syndrome de Charles Bonnet (SCB).
TORONTO, le 29 févr 2016 /CNW/ - L'étude intitulée « Prevalence of visual hallucinations in a national low vision client population » et publiée dans le plus récent numéro du Journal canadien d'ophtalmologie est la plus vaste et la plus détaillée du genre. Elle constitue la première étude majeure sur le SCB consécutif à une perte de vision causée par l'une ou l'autre des trois maladies oculaires les plus fréquentes : la dégénérescence maculaire liée à l'âge, la rétinopathie diabétique et le glaucome. La recherche a été menée auprès de 2565 participants de plus de 40 ans fréquentant une clinique de basse vision d'INCA.
« De nombreux médecins croient que le phénomène est très rare, mais l'étude démontre qu'il est en fait assez courant », affirme Keith Gordon, Ph. D., auteur de l'étude et vice-président de la recherche à INCA. « Les gens ont peur de dire à leurs proches, à leurs amis et même aux médecins qu'ils sont victimes d'hallucinations de crainte que cela soit interprété comme un problème de santé mentale. Les résultats de l'étude nous permettent de mieux comprendre le SCB et de sensibiliser le milieu médical et le grand public à l'importante prévalence de cette maladie. »
Le SCB, qui se caractérise par des hallucinations visuelles temporaires, n'est pas une maladie mentale ni un symptôme de démence ou de toute autre maladie. Il s'agit plutôt d'une affection spécifiquement liée à la perte de vision. Le manque de connaissances au sujet de cette maladie peut susciter de la confusion et des préoccupations chez les personnes qui en sont atteintes de même que chez celles qui en font le diagnostic. Les causes du SCB ne sont pas encore bien connues, mais les chercheurs commencent à croire que le cerveau pourrait tenter de livrer une information habituellement fournie par les yeux.
Les hallucinations ne touchent que la vision. L'ouïe, l'odorat et le toucher des personnes atteintes du SCB ne sont pas affectés. Les hallucinations peuvent être « réelles » (voir des vaches alors qu'il n'y en a pas dans le champ) ou « surréelles » (voir des dragons). Dans la plupart des cas, les gens voient des motifs ou des formes simples, mais plusieurs rapportent avoir eu des hallucinations plus complexes, comme :
- de petits hommes tenant des parapluies au pied du lit;
- des femmes en robes rouges balayant le plancher;
- des tickets de vestiaire tapissant les murs et le plafond;
- des soldats marchant dans la rue.
L'étude menée par INCA a aussi permis de démontrer que :
- Les trois principales maladies oculaires (dégénérescence maculaire, rétinopathie diabétique et glaucome) présentent une probabilité équivalente de SCB.
- Les personnes ayant subi une perte de vision plus importante courent un risque plus élevé de SCB.
- Bien que la perte de vision survienne plus fréquemment chez les personnes plus âgées, le risque de SCB n'augmente pas avec l'âge.
Les chercheurs ont demandé aux personnes participant à cette étude si elles voyaient des motifs, des formes, des individus ou des animaux qu'elles savaient ne pas être réellement là. Les réponses données ont été croisées en fonction de l'âge, du sexe, de la maladie oculaire et de l'acuité visuelle des participants. INCA désire remercier Bayer pour le soutien financier que l'entreprise lui a accordé pour la réalisation de l'étude intitulée « Prevalence of visual hallucinations in a national low vision client population ».
Publication Index Santé : 2016-02-29
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