Les enfants du monde de plus en plus exposés à la chaleur extrême
Une nouvelle analyse de l'UNICEF met en lumière une tendance inquiétante : près de 466 millions d'enfants à travers le monde, soit un sur cinq, vivent aujourd'hui dans des régions où le nombre de journées extrêmement chaudes par an a doublé par rapport aux années 1960.
Au Canada, cette fréquence a également doublé, mettant en évidence l'impact croissant des vagues de chaleur sur les plus jeunes.
L'augmentation alarmante des journées chaudes
Selon l'analyse, les températures extrêmes, définies comme des journées où les températures dépassent 35 degrés Celsius, sont devenues beaucoup plus fréquentes. La comparaison des données climatiques des années 1960 avec celles de la période 2020-2024 révèle une augmentation marquée du nombre de journées de chaleur extrême. Cette tendance est particulièrement préoccupante dans des régions telles que l'Afrique de l'Ouest et centrale, où les enfants endurent maintenant des températures élevées pendant plus d'un tiers de l'année. Au Mali, au Niger, au Sénégal et au Soudan, les journées de chaleur extrême peuvent atteindre jusqu'à 212 jours par an.
Impact sur la santé et le bien-être des enfants
Le stress thermique causé par ces températures extrêmes a des répercussions graves sur la santé et le bien-être des enfants. L'exposition prolongée à la chaleur peut provoquer des complications durant la grossesse, comme des maladies gestationnelles ou des effets néfastes à l'accouchement, tels que la mortinaissance et la prématurité. Les enfants sont également plus vulnérables aux maladies infectieuses liées à la chaleur, comme le paludisme et la dengue. De plus, le stress thermique peut nuire au développement neurologique et à la santé mentale des enfants, accentuant les défis auxquels ils sont déjà confrontés.
Vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses
Les données révèlent également une augmentation significative de la fréquence et de l'intensité des vagues de chaleur. Plus de la moitié des enfants dans 100 pays subissent aujourd'hui deux fois plus de vagues de chaleur qu'il y a 60 ans. Aux États-Unis, par exemple, 36 millions d'enfants sont exposés à deux fois plus de vagues de chaleur, et 5,7 millions à trois fois plus qu’auparavant.
Conséquences économiques et sociales
Les répercussions des conditions climatiques extrêmes vont au-delà de la santé individuelle. Elles affectent également la sécurité alimentaire et hydrique, dégradent les infrastructures et perturbent les services essentiels, y compris l’éducation. Les changements climatiques amplifient les vulnérabilités socioéconomiques, affectant de manière disproportionnée les enfants les plus défavorisés. Ces facteurs combinés exacerbent les inégalités existantes et entravent les efforts de développement.
Appel à l'action
L'UNICEF appelle les gouvernements et les acteurs du secteur privé à prendre des mesures audacieuses pour répondre à cette crise. Lors de la préparation des nouveaux plans nationaux d’action climatique, les États parties à l’Accord de Paris doivent inclure des interventions spécifiques pour protéger les enfants. Les recommandations incluent :
• Réduction des Émissions : Les gouvernements doivent s'engager à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à respecter les accords internationaux pour limiter l'augmentation des températures.
• Protection des Enfants et Adaptation des Services : Il est crucial d’adapter les services sociaux aux effets des changements climatiques, en formant le personnel de santé à la détection et au traitement du stress thermique et en concevant des infrastructures résilientes à la chaleur extrême.
• Éducation et Sensibilisation : Offrir aux enfants des opportunités éducatives et des compétences pour défendre la cause environnementale et faire face aux défis climatiques futurs.
Urgence de l'action
Catherine Russell, Directrice générale de l'UNICEF, souligne l'urgence de l’action : « Les enfants sont particulièrement vulnérables à la chaleur extrême en raison de la rapidité avec laquelle leur température corporelle augmente et de leur besoin plus important de temps pour se rafraîchir. Le réchauffement climatique représente donc une menace encore plus grave pour les enfants. »
L'UNICEF insiste sur le fait que les gouvernements doivent utiliser la fenêtre actuelle pour élaborer des plans climatiques qui protègent les enfants et assurent leur avenir. Le rapport intitulé « Des progrès menacés » met en lumière ces enjeux cruciaux et appelle à une action immédiate pour éviter des répercussions catastrophiques sur les générations futures.
Source : UNICEF Canada / CNW
Publication Index Santé : 2024-08-14
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