Forte pression sur les urgences du Québec malgré un pic hivernal dépassé
Alors que le pic hivernal a été atteint la semaine dernière, les urgences du Québec continuent d’être sous forte pression. Malgré une légère diminution du nombre de visites, le taux d’occupation sur civière et la durée moyenne de séjour continuent d’augmenter, entraînant des délais accrus pour les patients prioritaires.
Un achalandage élevé et des délais allongés
Selon Véronique Wilson, directrice-générale adjointe à la coordination réseau et au soutien aux opérations, une proportion importante des patients qui se rendent aux urgences pourraient être pris en charge par d’autres professionnels de la santé.
« La moitié des visites aux urgences sont effectuées par des patients dont les besoins peuvent être pris en charge par d'autres professionnels de la santé. Cette situation augmente les délais pour les patients prioritaires. Un appel au 811 avant de se rendre à l'urgence est toujours le bon geste à poser. »
Mme Wilson a également salué le travail des équipes paramédicales, soulignant leur engagement et leur présence au front dans un contexte de forte demande.
Des taux d’occupation sur civière en forte hausse
Le
taux d’occupation sur civière continue d’augmenter dans plusieurs régions du Québec, atteignant une moyenne provinciale de 124 %, soit une hausse de 12 % par rapport à l’année précédente.
Détail par région :
• Montréal : 140 % (+16 % comparé à 2023-2024)
• Région du 450 : 143 % (+7 % comparé à 2023-2024)
Les hôpitaux de Montréal et de la région du 450 enregistrent donc des taux bien au-delà de la moyenne québécoise, accentuant la pression sur les services d’urgence.
Une durée moyenne de séjour en hausse
La durée moyenne de séjour aux urgences a également augmenté pour l’ensemble du Québec, prolongeant les délais de traitement et d’hospitalisation :
• Moyenne provinciale : 19,8 heures (+2,4 heures comparé à 2023-2024)
• Montréal : 23,7 heures (+3,9 heures comparé à 2023-2024)
La région de Montréal est la plus touchée, avec une hausse notable du temps d’attente, ce qui accroît la pression sur les équipes médicales et les patients.
Moins de visites, mais une pression toujours forte
Paradoxalement, le nombre total de visites quotidiennes aux urgences a légèrement diminué par rapport aux années précédentes, bien que les hôpitaux restent saturés :
• Québec : Environ 250 visites de moins par jour
• Montréal : Environ 150 visites de moins par jour
• Région du 450 : Environ 40 visites de moins par jour
Cette baisse du nombre de consultations ne semble pas suffire à désengorger les urgences, en raison d’une augmentation des cas complexes nécessitant une hospitalisation prolongée.
Un appel à la population : privilégier le 811 avant de se rendre aux urgences
Face à cette situation, Santé Québec rappelle l’importance d’utiliser le service 811 pour les besoins non urgents. Ce service peut orienter les patients vers des alternatives aux urgences, comme les
cliniques médicales, les pharmacies ou les services de soins infirmiers.
Toutefois, Mme Wilson rassure la population en précisant que les patients ne doivent pas hésiter à consulter en cas de problème de santé sérieux.
« Nous rappelons à la population que si une situation de santé cause de l'inquiétude et nécessite une visite à l'urgence, il ne faut jamais hésiter à s'y rendre. »
Malgré une baisse du nombre total de visites, les hôpitaux du Québec subissent une forte pression due à une hausse des taux d’occupation sur civière et à une augmentation des durées moyennes de séjour. Montréal et la région du 450 sont particulièrement touchées, avec des taux bien supérieurs à la moyenne provinciale.
Les autorités appellent la population à utiliser le 811 pour les problèmes non urgents et rappellent aux citoyens de ne pas hésiter à se rendre aux urgences en cas de nécessité.
Source : Santé Québec / CNW
Publication Index Santé : 2025-02-28
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