Le Québec simplifie la reconnaissance de six cancers comme maladies professionnelles pour les pompiers
Le gouvernement du Québec vient de franchir un pas important en matière de santé et sécurité du travail en adoptant une modification majeure au Règlement sur les maladies professionnelles (RMP).
Cette réforme, pilotée par le ministre du Travail, Jean Boulet, vise à faciliter l’accès à l’indemnisation pour les pompières et pompiers atteints de certains cancers, en instaurant une présomption de maladie professionnelle pour six types de cancers.
Des cancers désormais présumés liés au métier de pompier
Dès l’entrée en vigueur du règlement dans les prochains jours, les pompiers touchés par l’un des six cancers suivants bénéficieront automatiquement d’une présomption de lien avec leur emploi :
• Cancer colorectal
• Leucémie
• Cancer du cerveau
• Cancer des testicules
• Cancer de l’œsophage
• Cancer du sein
Cette présomption signifie que le pompier ou sa famille n’aura plus à démontrer la causalité entre la maladie diagnostiquée et l'exposition professionnelle. Cela représente une simplification considérable du processus de réclamation et un soulagement pour les travailleurs confrontés à ces diagnostics lourds.
Une indemnisation plus humaine et efficace
Concrètement, ces changements permettent une reconnaissance plus rapide et plus cohérente des maladies professionnelles. Le processus de traitement des demandes est désormais allégé, notamment grâce à des critères définis dans le RMP, comme une durée minimale d’emploi dans la profession. Cette réforme vise également à harmoniser le Québec avec les meilleures pratiques pancanadiennes déjà adoptées dans d’autres provinces en matière de reconnaissance des cancers chez les pompiers.
Selon les estimations de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), environ 50 personnes pourraient bénéficier de cette reconnaissance dans les prochaines années.
Un progrès salué, mais des attentes encore présentes
Jean Boulet, ministre du Travail, a souligné l’importance de cette avancée pour le bien-être des travailleurs :
« Ces démarches peuvent générer du stress et des inquiétudes, et il est important de mieux soutenir ces travailleuses et ces travailleurs pour alléger leur charge mentale. » Il reconnaît toutefois que cette réforme n’est qu’une étape : « Il reste du chemin à parcourir afin de reconnaître encore plus de cancers liés à la profession de pompier. »
Anouk Gagné, présidente-directrice générale de la CNESST, abonde dans le même sens :
« Nous souhaitons offrir aux pompières et aux pompiers un accès plus facile et plus rapide à l’indemnisation et une plus grande tranquillité d’esprit. » Elle précise également que des travaux conjoints avec les partenaires du milieu se poursuivront afin d’élargir et de bonifier la protection des pompiers.
Une réforme rendue possible par la Loi modernisée
Le nouveau Règlement sur les maladies professionnelles découle de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, adoptée le 6 octobre 2021. Ce nouveau cadre réglementaire remplace l’ancienne Annexe 1 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP), et permet une plus grande flexibilité pour ajouter de nouvelles maladies à la liste reconnue. Cette souplesse ouvre la porte à de futures bonifications du régime en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques et épidémiologiques.
Source : Gouvernement du Québec / CNW
Publication Index Santé : 2025-04-11
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