Les organisations antitabac appellent à l'interdiction immédiate des produits de vapotage aromatisés au Canada
Trois organisations de lutte antitabac réitèrent leur appel à la ministre des Dépendances et de la Santé mentale, Ya'ara Saks, pour qu'elle retire rapidement du marché les produits de vapotage aromatisés, comme promis plus tôt cet automne.
De nouvelles études canadiennes confirment les effets nocifs causés par le retard du gouvernement fédéral dans la mise en place des restrictions sur les arômes de vapotage, un retard qui dure depuis trois ans et demi.
Le vapotage aromatisé : un danger croissant pour les jeunes
Une étude longitudinale COMPASS sur les étudiants du secondaire au Québec, rendue publique récemment, révèle que les jeunes qui vapotent deviennent rapidement dépendants à la nicotine, souvent dès la première année d'utilisation. Selon Flory Doucas, codirectrice de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, "Les saveurs sont le principal moteur du vapotage chez les jeunes". Elle ajoute que "plus tôt les arômes seront retirés du marché, plus nous pourrons éviter que les jeunes deviennent gravement dépendants."
Des études canadiennes montrent les risques accrus des arômes
Des recherches menées à l'Université McGill démontrent que les arômes, comme ceux aux baies, rendent plus difficile la capacité des poumons à combattre les infections. Cynthia Callard, directrice de Médecins pour un Canada sans fumée, déclare que ces preuves montrent clairement que "les produits de vapotage sont dangereux et créent une forte dépendance", et critique la lenteur du gouvernement fédéral à agir sur cette question. "Au lieu de finaliser les restrictions sur les arômes, la ministre Saks semble retarder encore plus la mise en place de protections efficaces."
Le lobby pro-vapotage et la réponse du gouvernement fédéral
En octobre dernier, le gouvernement fédéral a annoncé que les restrictions sur les arômes arriveraient « bientôt », mais l'industrie du vapotage a intensifié ses efforts pour contester cette décision. Des campagnes ont été lancées, et les lobbies pro-vapotage ont pressé le gouvernement pour introduire des alternatives aux restrictions sur les arômes. Mme Doucas appelle la ministre Saks à ne pas céder aux pressions et à se concentrer sur la santé des jeunes générations. "Nous demandons à la ministre Saks de résister à la pression de l'industrie et de prioriser la santé publique."
Les actions de l'industrie du vapotage en question
L'industrie, représentée par l'Association canadienne du vapotage et des détaillants comme 180Smoke.ca, a tenté de contourner les réglementations, notamment celles du Québec, qui interdit les saveurs. Mme Doucas dénonce ce comportement, affirmant qu'il démontre "la volonté de l'industrie de défier les restrictions provinciales". Elle appelle à des actions immédiates pour empêcher ces tactiques de nuire aux efforts pour protéger la santé publique.
Retards et comparaisons internationales
Les retards dans l'instauration des restrictions sur les arômes au Canada sont particulièrement préoccupants, selon Les Hagen, directeur exécutif d'ASH Canada. Il compare la situation au Canada à celle d'autres pays, comme la Chine, les Pays-Bas, la Finlande et la Hongrie, qui ont déjà interdit les produits de vapotage aromatisés, et une interdiction à l'échelle de l'Union Européenne est également en cours de discussion. M. Hagen conclut en disant que "le retard dans la mise en place des restrictions est un autre cadeau pour l'industrie du tabac et de la nicotine", facilitant ainsi l'accès des jeunes à des produits créant une dépendance.
Conclusion et appel à l'action
Les organisations antitabac insistent sur l'urgence d'agir pour protéger les jeunes et éviter que les produits de vapotage aromatisés continuent de rendre les jeunes dépendants. Elles appellent à une action immédiate de la part de la ministre Ya'ara Saks pour finaliser les restrictions sur les arômes et protéger la santé publique.
Source : Coalition québécoise pour le contrôle du tabac / CNW
Publication Index Santé : 2024-12-09
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