Troubles du sommeil au Québec : une problématique sous-estimée

Une récente enquête menée par Léger pour le compte d’Eisai Limited (Canada) révèle que près de 49 % des Québécoises et Québécois éprouvent des difficultés à s’endormir ou à rester endormis.

Une enquête révèle l'ampleur du problème

Cette donnée, publiée à l’approche de la Journée de sensibilisation au sommeil du 14 mars, met en évidence une problématique majeure en matière de santé publique.

Pour la Dre Annick Vincent, psychiatre et spécialiste des troubles de l’attention à la Clinique Focus de Saint-Augustin-de-Desmaures, ces chiffres traduisent une méconnaissance des Québécois quant à l'impact du sommeil sur leur bien-être général. Elle rappelle que le sommeil est essentiel pour la santé physique, les fonctions cognitives et la stabilité émotionnelle. Un manque chronique de sommeil peut entraîner des symptômes similaires au TDAH, comme la fatigue et la somnolence, et constitue un facteur de risque pour des maladies graves telles que l’obésité, l’hypertension, le diabète de type 2, la dépression, l’anxiété, le cancer et la démence.

Des solutions tentées mais une réticence face aux somnifères

Les Québécois aux prises avec des troubles du sommeil cherchent diverses solutions pour améliorer leur qualité de vie. L’enquête révèle que 44 % des répondants ont testé des produits naturels, des vitamines ou des suppléments, tandis que 34 % ont eu recours à des médicaments d’ordonnance. Une plus faible proportion, soit 9 %, a tenté d'utiliser le cannabis comme aide au sommeil.

Malgré l’ampleur du problème, de nombreux Québécois demeurent réticents à l’idée de prendre des somnifères sur ordonnance. Parmi ceux qui n’en ont jamais pris, 41 % craignent un risque de dépendance et 28 % redoutent les effets secondaires. La Dre Vincent insiste sur l'importance de déconstruire ces croyances et d'offrir une meilleure information sur les traitements disponibles. Elle souligne que de nombreux patients évitent de consulter par peur des médicaments, alors que certains d’entre eux sont sécuritaires, efficaces et peuvent véritablement améliorer la qualité du sommeil.

Une tendance à minimiser l'importance des troubles du sommeil

L’enquête met en lumière une attitude préoccupante face aux troubles du sommeil. Environ deux Québécois sur dix qui en souffrent n’ont jamais tenté de solution médicale. De plus, 23 % de ceux qui n’ont jamais utilisé de somnifères estiment que leurs problèmes ne sont pas suffisamment graves pour consulter un médecin.

Cette minimisation des troubles du sommeil reflète une perception selon laquelle mal dormir est une situation normale et non un problème de santé nécessitant une prise en charge. Pourtant, un sommeil réparateur est essentiel pour prévenir de nombreuses complications de santé à long terme.

Des changements d’habitudes envisagés pour mieux dormir

L'enquête montre que plusieurs Québécois sont prêts à modifier leur mode de vie pour retrouver des nuits plus paisibles. Une proportion significative, soit 34 % des répondants, se disent prêts à renoncer à la caféine, tandis que 30 % envisageraient d’éliminer l’alcool pour améliorer leur sommeil. En revanche, seuls 6 % abandonneraient les relations intimes en échange d’un sommeil optimal.
Les recommandations pour un meilleur sommeil

Les spécialistes insistent sur l’importance de créer un environnement propice au sommeil. Une chambre dans l’obscurité, au frais et au calme ainsi qu’une bonne hygiène de sommeil sont des éléments essentiels. Des habitudes comme éviter les écrans avant le coucher, prendre un bain chaud ou lire un livre peuvent favoriser l’endormissement. Toutefois, si ces ajustements ne suffisent pas, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé.

Un groupe d’experts canadiens a récemment établi une feuille de route pour la gestion des troubles du sommeil. Selon leurs recommandations, la thérapie cognitivo-comportementale devrait être privilégiée en premier lieu, car elle permet d’identifier et de modifier les pensées et comportements nuisibles au sommeil. Lorsque nécessaire, l’intégration de médicaments sur ordonnance sûrs et efficaces peut être envisagée dans un plan de traitement global.

Un appel à l’action pour une meilleure prise en charge

La Dre Vincent invite les Québécois à ne plus banaliser leurs troubles du sommeil et à consulter un professionnel de la santé s’ils éprouvent des difficultés persistantes à dormir. Trop souvent, nous acceptons comme normal le fait de mal dormir, alors qu’il s’agit d’un facteur clé de notre bien-être. Elle encourage ceux qui souffrent d'insomnie à chercher des solutions adaptées et à explorer les ressources disponibles, notamment sur le site dormezladessus.ca.
À propos d’Eisai Limitée (Canada)

Eisai Limitée (Canada), basée à Mississauga, se spécialise en neurologie et en oncologie. Filiale d’Eisai Inc., l’entreprise vise à développer des thérapies novatrices pour répondre aux besoins médicaux non comblés.
Méthodologie de l’enquête

L’enquête a été menée en ligne par Léger, via le panel LEO, auprès de 1 553 Canadiens âgés de 18 ans et plus, entre le 31 janvier et le 2 février 2025. Les résultats spécifiques au Québec proviennent d’un échantillon de 426 résidents. La marge d’erreur maximale est de ±4,7 %, 19 fois sur 20.

Publication Index Santé : 2025-03-14

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