Parlons obésité publie un rapport pour améliorer la prise en charge de l’obésité au Québec
À l’occasion d’une Journée de sensibilisation tenue à l’Assemblée nationale, l’organisme Parlons obésité dévoile un rapport contenant des recommandations clés pour améliorer la prise en charge des personnes vivant avec l’obésité au Québec.
Ce rapport met en lumière l’urgence d’une réforme des politiques publiques, notamment la reconnaissance officielle de l’obésité comme une maladie chronique et l’élargissement de l’accès aux traitements, y compris aux médicaments et à la chirurgie bariatrique.
Des recommandations concrètes pour des résultats durables
Dans son rapport, Parlons obésité propose plusieurs actions prioritaires que le gouvernement devrait mettre en œuvre :
• Reconnaître officiellement l’obésité comme une maladie chronique, une mesure essentielle pour structurer adéquatement les soins et réduire la stigmatisation.
• Modifier l’article 6.3 du régime public d’assurance médicaments (RAMQ) afin d’y inclure les traitements pharmacologiques contre l’obésité.
• Renforcer la formation des professionnels de la santé, pour une approche plus globale, humaine et efficace dans la prise en charge des patients.
• Intégrer l’obésité aux grandes stratégies de prévention en démontrant ses retombées économiques positives à long terme.
Un retard préoccupant pour le Québec
Bien que l’obésité soit déjà reconnue comme une maladie chronique par de nombreuses autorités de santé, tant au Canada qu’à l’international, le Québec tarde à en faire autant. Cette absence de reconnaissance limite l’accès aux soins, entrave le développement de parcours de traitement et contribue à la perpétuation des préjugés envers les personnes touchées.
Plus de 3 millions de Québécois vivent avec l’obésité, une condition qui représente un fardeau économique de 23 milliards de dollars par année pour la province. Pourtant, les ressources en médecine bariatrique restent insuffisantes, les listes d’attente sont longues, et aucun médicament contre l’obésité n’est actuellement couvert par la RAMQ.
Selon des données issues de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (2015), 30 % des personnes atteintes d’obésité nécessitent un soutien médical, ce qui rend l’inaction d’autant plus préoccupante.
Des gains économiques importants à la clé
Au-delà de la santé publique, le rapport souligne les bénéfices économiques d’une meilleure gestion de l’obésité. Une réduction d’un seul point de pourcentage dans la prévalence de la maladie générerait 230 millions de dollars en économies annuelles. Il devient donc clair qu’une réforme ne constitue pas seulement un geste de compassion ou de justice sociale, mais aussi une mesure de saine gestion des finances publiques.
Le Québec à la traîne sur la scène mondiale
Partout dans le monde, les lignes bougent. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Association médicale canadienne, ainsi que certaines provinces canadiennes – dont l’Alberta – reconnaissent officiellement l’obésité comme une maladie chronique. Même la prestigieuse revue The Lancet distingue aujourd’hui « l’obésité clinique », forme chronique et systémique, de « l’obésité préclinique », considérée comme un facteur de risque. Le Québec fait encore exception, malgré les preuves scientifiques et les demandes répétées des experts du domaine.
Témoignages de porte-paroles engagés
« Il est temps de changer la conversation sur l’obésité au Québec. Ce rapport met en lumière des solutions concrètes qui bénéficieraient à la fois aux patients et au système de santé. Nous appelons le gouvernement à prendre des mesures immédiates. »
– Priti Chawla, fondatrice et directrice exécutive de Parlons obésité
« Nous savons que 80 % des maladies chroniques pourraient être prévenues avec un meilleur accès aux soins et des stratégies de santé publique adaptées. Pourtant, l’obésité demeure exclue de cette approche. »
– Dre Julie St-Pierre, pédiatre et conseillère médicale
« Trop de personnes vivant avec l’obésité sont encore confrontées à de la stigmatisation et à un manque d’accès aux soins. Il est temps de changer le discours et d’agir. »
– Cynthia Falardeau, orthopédagogue et vice-présidente de Parlons obésité
À propos de Parlons obésité
Parlons obésité est un organisme à but non lucratif dont la mission est de faire reconnaître l’obésité comme une maladie chronique et de favoriser une meilleure prise en charge médicale des patients. L’organisme œuvre à réduire la stigmatisation, à promouvoir des habitudes de vie durables et à soutenir des politiques publiques axées sur la santé. Par ses actions éducatives et de plaidoyer, Parlons obésité aspire à un avenir où chaque personne a accès aux ressources nécessaires pour vivre en santé et avec dignité.
Source : Parlons obésité / CNW
Publication Index Santé : 2025-04-09
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