Crise des opioïdes : les pharmaciens peuvent en faire plus pour aider
La ministre fédérale de la Santé, l'honorable Ginette Petitpas Taylor, vient d'annoncer la création d'un programme rendant obligatoire l'apposition d'autocollants de mise en garde et la remise de brochures aux patients utilisateurs d'opioïdes.
MONTRÉAL, le 2 mai 2018 /CNW Telbec/ - L'Ordre des pharmaciens du Québec s'interroge sérieusement sur les effets d'une telle mesure. Si la ministre de la Santé veut avoir un réel impact auprès des patients, elle doit permettre aux pharmaciens d'en faire davantage pour aider.
Dans son étude d'impact, Santé Canada dit vouloir « renforcer la surveillance des opioïdes de prescription » et « mieux renseigner les patients canadiens sur l'usage sécuritaire d'opioïdes. » Ces objectifs sont en droite ligne avec les besoins des patients. En effet, les patients utilisateurs d'opioïdes ont besoin d'accompagnement et d'un suivi de leur thérapie médicamenteuse adapté à leurs besoins.
Toutefois, les moyens choisis par le ministère pour répondre à ces objectifs nous semblent mal adaptés à la réalité. À l'heure actuelle, les pharmaciens n'ont pas l'autorisation d'ajuster - c'est-à-dire modifier la dose - des opioïdes de façon autonome. Cette situation fait en sorte qu'un pharmacien qui voudrait ajuster un médicament afin d'en assurer un usage plus sécuritaire ne peut pas le faire. Il faudrait qu'il ait le statut de praticien au fédéral, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Santé Canada a démontré sa volonté d'agir pour régler la crise des opioïdes. En utilisant pleinement les compétences des pharmaciens et en leur permettant d'user de leur jugement plutôt qu'en leur demandant d'appliquer une règle uniforme, le gouvernement contribuerait par le fait même à réduire les méfaits liés à cette crise de santé publique.
Publication Index Santé : 2018-05-03
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