Selon les employés canadiens, le stress au travail est la principale cause des problèmes de santé mentale
Dans un nouveau livre blanc, Morneau Shepell et la Commission de la santé mentale du Canada expliquent les répercussions du quotidien des employés sur la santé mentale.
TORONTO, le 5 juill. 2018 /CNW/ - Les problèmes de santé mentale au travail figurent parmi les principales préoccupations des organisations de toute taille. Selon la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), chaque année, un Canadien sur cinq souffre d'un problème de santé mentale ou d'une maladie mentale, ce qui équivaut à 500 000 employés qui se trouvent dans l'impossibilité de travailler chaque semaine pour l'une ou l'autre de ces raisons. Cherchant à comprendre comment l'expérience quotidienne des employés influe sur le milieu de travail, Morneau Shepell s'est associée au Globe and Mail pour mener une enquête sur « la santé mentale dans les milieux de travail au Canada ». Aujourd'hui, Morneau Shepell et la CSMC publient un livre blanc détaillant les conclusions de l'enquête.
Intitulé Comprendre la santé mentale, la maladie mentale et leur incidence en milieu de travail, le livre blanc présente une constatation clé (en anglais seulement) : selon les employés canadiens, la cause première de leurs problèmes de santé mentale ou de leurs maladies mentales est le stress au travail; la dépression et l'anxiété seraient les deux principaux problèmes. Publié conjointement, le livre blanc explique l'incidence des problèmes de santé mentale sur le rendement au travail, et décrit les stratégies d'adaptation fondamentales qui sont utilisées par les employés et les mesures que les organisations peuvent prendre pour mieux soutenir leurs employés.
Les répondants ont été invités à participer à l'enquête dans le cadre d'une série d'articles (en anglais seulement) publiés dans le Globe and Mail par monsieur Bill Howatt, Ph. D., chef, Recherche et développement, Productivité de la main-d'œuvre chez Morneau Shepell, et divers coauteurs invités, dont madame Louise Bradley, présidente-directrice générale, CSMC.
Le spectre de la santé mentale
Les problèmes de santé mentale peuvent toucher n'importe qui, n'importe quand. Au cours de leur cycle de vie au travail, les employés vont et viennent entre les sept catégories du spectre de la santé mentale, notamment celles où ils sont « biens au travail » et où ils vivent des « difficultés au travail ». Le livre blanc explique qu'on a assisté à un changement dans la façon dont les milieux de travail comprennent les problèmes de santé mentale et les maladies mentales, dont les répercussions n'affectent pas seulement les employés en détresse, mais également l'ensemble de l'organisation.
« La santé mentale n'est pas binaire - il ne s'agit pas de la présence ou de l'absence de problèmes chez les gens ; elle s'inscrit dans un continuum et peut changer en fonction des difficultés auxquelles on fait face, affirme monsieur Howatt. Il est très important que les employeurs tiennent compte de la santé mentale de toute leur main-d'œuvre et élaborent une stratégie visant tous les aspects des programmes de santé mentale, y compris des mesures préventives afin de garder les employés en bonne santé, une intervention précoce pour surmonter les difficultés, de même que des politiques de soutien pour assurer un retour au travail efficace. »
Le stress au travail est devenu cyclique; il contribue largement aux problèmes de santé mentale, qui peuvent ensuite avoir des répercussions sur la productivité. L'enquête révèle que les Canadiens des organisations d'aujourd'hui ont déclaré que leurs problèmes de santé mentale ont un impact important sur leur carrière et leur rendement au travail. Près des trois quarts (70 pour cent) des répondants ont affirmé que leur santé mentale a été affectée par leur travail, alors qu'une plus grande proportion (78 pour cent) ont signalé que la principale raison de leur absence du travail était liée à la santé mentale.
Apprendre à s'adapter
Le livre blanc indique que, malgré la prévalence de problèmes de santé mentale, les employés ont confiance en leur capacité de composer avec les situations stressantes. La majorité des participants à l'enquête ont répondu avoir une attitude neutre (59 pour cent) ou positive (26 pour cent) envers la santé mentale, ce qui correspond de près aux stratégies d'adaptation mentionnées. Plus de la moitié (54 pour cent) des répondants ont affirmé posséder des capacités d'adaptation élevées ou optimales. Les employés reconnaissent utiliser des mécanismes d'adaptation positifs, comme demander l'aide d'un professionnel, et faire appel à des stratégies d'adaptation négatives, par exemple consommer de l'alcool et du tabac.
Sans stratégies d'adaptation efficaces, les employés risquent de se faire encore plus de mal. Le livre blanc explique que le suicide demeure une préoccupation de premier plan, car plus de la moitié (58 pour cent) des répondants ont déclaré avoir envisagé le suicide pour composer avec une maladie mentale.
« L'efficacité d'une stratégie en matière de santé mentale prédit la facilité avec laquelle une organisation limite les problèmes en milieu de travail et soutient ses employés à risque, poursuit monsieur Howatt. Nous sommes fiers de constater que plus de milieux de travail canadiens tendent à normaliser la santé mentale dans les discussions, mais nous reconnaissons qu'il reste beaucoup de travail à faire, puisque la plupart des organisations n'ont aucune politique en place. Nous avons découvert que ce n'est pas par manque de volonté de leur part, mais parce qu'elles ne savent pas par où commencer. »
Réorienter la conversation
Des politiques efficaces pour réduire les problèmes de santé mentale sont intégrées à toutes les étapes du processus d'emploi, de l'embauche à la retraite ou au roulement du personnel. Le livre blanc précise que les organisations devraient suivre deux modèles : 1) un modèle d'amélioration continue ou Planifier-Faire-Vérifier-Ajuster, comme le cadre de travail en santé globale de Morneau Shepell, qui mise sur l'amélioration continue, l'ajustement et l'évaluation des milieux de travail en vue d'y apporter des changements positifs, et 2) un modèle de responsabilité conjointe, qui oblige l'employé et l'employeur à favoriser un milieu de travail sain grâce à la prise de conscience, à la responsabilisation et à l'action.
« Il faut du temps pour réussir la mise en œuvre d'une stratégie complète en matière de santé mentale, mais elle est essentielle à la santé globale de l'organisation, déclare madame Bradley. Nous sommes persuadés que ce livre blanc permettra de mettre en lumière certains défis que les organisations doivent relever et proposer des mesures que les employeurs peuvent adopter pour entreprendre une démarche vers un milieu de travail psychologiquement sain. »
Publication Index Santé : 2018-07-05
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