Usage des écrans chez les jeunes : la FMSQ propose des mesures pour un encadrement responsable
Face aux préoccupations croissantes entourant l'impact des écrans sur les jeunes, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a soumis plusieurs recommandations dans le cadre de la Commission spéciale sur les impacts des écrans chez les jeunes.
Parmi celles-ci, l’instauration d’une majorité numérique à 16 ans et l’interdiction des cellulaires dans les écoles figurent parmi les mesures phares proposées. L’objectif est d’encadrer l’usage des écrans et d’amorcer un changement de culture collectif visant à mieux protéger la santé mentale et physique des jeunes Québécois.
Un changement de culture nécessaire
Selon le Dr Vincent Oliva, président de la FMSQ, il est impératif que toutes les générations participent à cette transformation des habitudes numériques. Parents, enseignants, professionnels de la santé et institutions doivent collaborer pour créer un environnement numérique plus sain.
« Pour protéger les jeunes Québécois et renverser la tendance actuelle, il est nécessaire d'orchestrer un changement de culture impliquant l’ensemble de la société. L'encadrement parental est essentiel, mais il doit être soutenu par des mesures de prévention et d’éducation. » – Dr Vincent Oliva
Vers une majorité numérique progressive
Afin de mieux protéger les jeunes face aux effets néfastes des réseaux sociaux, la FMSQ recommande une majorité numérique à 16 ans. Cette mesure inclurait :
• Interdiction de l'inscription sur les réseaux sociaux avant 14 ans.
• Accès restreint entre 14 et 16 ans, sous réserve d'un consentement parental et d’un accompagnement rapproché.
Cette recommandation repose sur le fait que les réseaux sociaux contribuent à la détérioration de la santé mentale des jeunes, exacerbant l’anxiété, la dépression et les troubles alimentaires.
« Les réseaux sociaux imposent des standards irréalistes qui favorisent la comparaison et le mal-être chez les adolescents. Une régulation plus stricte est essentielle pour préserver leur bien-être psychologique. » – Dre Karine Igartua, psychiatre et administratrice à la FMSQ.
Interdiction des cellulaires dans les écoles
Si les écrans peuvent être des outils pédagogiques précieux, leur présence excessive en milieu scolaire peut nuire à la concentration, à la socialisation et au développement des jeunes. La FMSQ recommande donc de proscrire l’usage des cellulaires dans les établissements scolaires et préscolaires.
L’objectif est de favoriser les interactions sociales, les activités parascolaires et l’apprentissage, tout en réduisant les distractions en classe.
« L’école doit être un lieu d’apprentissage et d’épanouissement, exempt des distractions numériques. Les pauses doivent être propices à la socialisation et non monopolisées par les écrans. » – Dr Yohann St-Pierre, pédiatre et administrateur à la FMSQ.
Encourager la recherche et l’éducation numérique
Enfin, la FMSQ souligne l’importance d’investir dans la recherche pour mieux comprendre les effets des écrans sur les jeunes et adapter les mesures en conséquence. Elle appelle également à la mise en place d’ateliers d’éducation au numérique pour enseigner aux jeunes les bonnes pratiques et les risques liés aux écrans et aux réseaux sociaux.
Une action concertée pour un avenir numérique plus sain
La FMSQ plaide pour des actions concertées impliquant les familles, les éducateurs, les professionnels de la santé et le gouvernement afin de mieux encadrer la place des écrans dans la vie des jeunes. En combinant prévention, éducation et encadrement, il est possible d’assurer un usage responsable des outils numériques et de préserver le bien-être des générations futures.
Ces recommandations s’inscrivent dans une démarche globale visant à réduire l’impact négatif du numérique sur la santé des jeunes, tout en assurant un encadrement adapté et évolutif.
Publication Index Santé : 2025-01-30
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