Le gras corporel est souvent perçu négativement, surtout dans les sociétés où la minceur est idéalisée. Pourtant, ce gras remplit des fonctions vitales, comme le stockage de l'énergie, la protection des organes et la régulation hormonale. Cependant, lorsque l'accumulation de gras devient excessive, elle peut entraîner des problèmes de santé. Parmi les zones de stockage, la région abdominale suscite particulièrement l'inquiétude. Mais attention : il ne faut pas confondre le gras sous-cutané, visible à l'œil nu sous la peau du ventre, avec le gras viscéral, qui est plus profond et entoure les organes internes. Bien comprendre cette distinction est crucial pour prévenir certaines maladies chroniques et adopter une approche santé efficace.
Le gras abdominal désigne de façon générale toute la graisse accumulée au niveau du ventre. Ce terme englobe donc à la fois le gras sous-cutané et le gras viscéral. Le gras sous-cutané est la couche molle et palpable située juste sous la peau. C'est lui qu'on pince entre les doigts et qui donne au ventre une apparence rebondie ou molle. Il joue un rôle de réserve énergétique et contribue aussi à isoler le corps du froid. Sur le plan esthétique, c'est souvent ce gras qui est à l'origine des complexes liés à la silhouette, mais sur le plan médical, il est généralement moins dangereux que le gras viscéral.
Cependant, un excès de gras abdominal peut aussi indiquer une accumulation de gras viscéral, ce qui est beaucoup plus préoccupant. Ainsi, bien que le gras abdominal soit un terme plus large, il est important de distinguer sa composante superficielle de sa composante profonde, car leurs effets sur la santé ne sont pas les mêmes.
Le gras viscéral, contrairement au gras sous-cutané, est logé en profondeur dans la cavité abdominale, autour des organes vitaux comme le foie, les intestins et le pancréas. Il n'est pas visible ni palpable, ce qui le rend plus insidieux. Cette graisse est métaboliquement active, c'est-à-dire qu'elle participe à des processus biologiques qui influencent le fonctionnement général du corps.
Le problème majeur du gras viscéral réside dans le fait qu'il sécrète des substances inflammatoires et hormonales qui perturbent l'équilibre métabolique. Il est directement lié à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de résistance à l'insuline, d'hypertension artérielle et même de certains cancers. Contrairement au gras sous-cutané, qui est relativement inerte sur le plan métabolique, le gras viscéral agit comme un organe à part entière, mais avec des effets délétères sur la santé globale.
Bien que les deux types de gras se trouvent dans la région abdominale, leur distinction ne peut pas toujours se faire simplement à l'œil nu. Une personne peut avoir un ventre rebondi surtout en raison d'un excès de gras sous-cutané, tandis qu'une autre, avec un ventre apparemment plat, peut présenter un excès de gras viscéral. Cela explique pourquoi certaines personnes avec un poids normal peuvent tout de même être à risque sur le plan métabolique, tandis que d'autres, avec un excès de gras visible, peuvent avoir des paramètres biologiques relativement normaux.
Les spécialistes utilisent différentes méthodes pour évaluer la quantité de gras viscéral, notamment l'imagerie médicale (comme la tomodensitométrie ou l'IRM) ou des mesures plus simples comme le tour de taille
. En général, un tour de taille élevé est un bon indicateur de l'accumulation de gras viscéral, mais ce n'est pas infaillible. D'autres facteurs, comme le mode de vie et les antécédents familiaux, doivent aussi être pris en compte pour évaluer les risques.
L'accumulation de gras viscéral résulte de plusieurs facteurs combinés. L'alimentation riche en sucres raffinés et en gras saturés, la sédentarité, le stress chronique et le manque de sommeil sont parmi les principaux contributeurs. Contrairement à une idée reçue, il ne s'agit pas uniquement d'une question de calories absorbées : la qualité des aliments, les niveaux d'hormones (notamment le cortisol, lié au stress), et la prédisposition génétique jouent également un rôle déterminant.
Il est intéressant de noter que l'âge et le sexe influencent aussi la répartition du gras corporel. Avec l'âge, surtout après la ménopause chez les femmes, il est plus fréquent de voir une accumulation de gras viscéral. Chez les hommes, cette accumulation tend à apparaître plus tôt, ce qui explique en partie leur risque plus élevé de maladies cardiovasculaires à un plus jeune âge.
La bonne nouvelle, c'est que le gras viscéral réagit généralement bien aux changements de mode de vie. Une alimentation équilibrée, riche en fibres, en légumes, en protéines maigres et en bons gras, combinée à une activité physique régulière, est particulièrement efficace pour réduire cette graisse dangereuse. L'exercice cardiovasculaire, comme la marche rapide, le vélo ou la course, est reconnu pour aider à diminuer le gras viscéral, tout comme les exercices de renforcement musculaire.
Le stress doit également être pris en charge, car un niveau élevé de cortisol favorise l'accumulation de gras viscéral. Des techniques comme la méditation, la respiration profonde ou simplement des activités relaxantes peuvent contribuer à rétablir un meilleur équilibre hormonal. Enfin, le sommeil ne doit pas être négligé : un sommeil de mauvaise qualité ou insuffisant est associé à une augmentation de la graisse viscérale.
La distinction entre gras abdominal et gras viscéral est essentielle pour bien comprendre les enjeux de santé liés à l'excès de poids. Tandis que le gras sous-cutané est surtout une question d'apparence, le gras viscéral représente un réel danger pour la santé métabolique et cardiovasculaire. Il ne faut donc pas se fier uniquement à l'aspect extérieur, mais plutôt s'intéresser à la composition corporelle et adopter des habitudes de vie saines pour réduire les risques associés. En agissant sur son alimentation, son activité physique, son stress et son sommeil, il est possible de limiter l'accumulation de ce gras profond et ainsi mieux protéger sa santé à long terme.
Publication Index Santé : 2025-05-05
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