Les nouvelles lignes directrices de Cœur + AVC encouragent les insufflations chez les enfants et nourrissons durant la RCR
Cœur + AVC met à jour ses lignes directrices sur la réanimation cardiorespiratoire, en insistant sur l’importance de la respiration artificielle pour les enfants et nourrissons en situation d’urgence.
Une mise à jour essentielle pour la RCR au Canada
Cœur + AVC a dévoilé ses plus récentes
lignes directrices canadiennes sur la réanimation cardiorespiratoire (RCR) et les
soins d’urgence cardiovasculaire (SUC), une révision effectuée tous les cinq ans. Ces nouvelles recommandations accordent une attention particulière à l’importance des
insufflations chez les enfants et les nourrissons, surtout lorsqu’un arrêt cardiaque est causé par un problème respiratoire. L’objectif est clair :
mieux adapter la RCR à la physiologie des plus jeunes afin d’améliorer leurs chances de survie lors d’urgences cardiorespiratoires.
Les enfants, un cas particulier en réanimation
Le
Dr Farhan Bhanji, professeur de pédiatrie à l’Université McGill et membre du comité international de réanimation, rappelle que
« les enfants ne sont pas de petits adultes ». Contrairement aux adultes, dont les arrêts cardiaques sont souvent d’origine cardiaque, ceux des enfants découlent fréquemment d’un manque d’oxygène causé par la noyade, l’étouffement ou une complication respiratoire. Dans ces cas, la simple compression thoracique ne suffit pas :
la respiration artificielle devient cruciale pour oxygéner le corps et favoriser la reprise du rythme cardiaque.
Chaque année, environ
60 000 arrêts cardiaques surviennent à l’extérieur des hôpitaux au Canada — soit un toutes les neuf minutes — et neuf sur dix se soldent par un décès. Selon Cœur + AVC, la combinaison des
compressions thoraciques, de la
respiration artificielle et de l’utilisation rapide d’un
défibrillateur externe automatisé (DEA) peut
doubler les chances de survie.
Les gestes à poser par les témoins d’un arrêt cardiaque
Les nouvelles lignes directrices rappellent les trois gestes essentiels que tout témoin d’un arrêt cardiaque doit poser : composer le
9-1-1, commencer la
RCR immédiatement, et utiliser un
DEA dès que possible. Ces étapes demeurent la base d’une intervention efficace. Toutefois, la grande nouveauté est que les
secouristes non professionnels, en particulier lorsqu’il s’agit d’un enfant ou d’un nourrisson, sont désormais encouragés à inclure des
insufflations dans leur manœuvre de réanimation. Les opérateurs du 9-1-1 sont aussi invités à guider les appelants pour qu’ils administrent ces insufflations correctement.
Cette approche vise à rendre les témoins d’un arrêt cardiaque plus autonomes et mieux préparés, même sans formation approfondie. L’objectif est de
réduire les délais d’intervention, car chaque seconde compte lorsqu’une vie est en danger.
Une approche communautaire et éducative renforcée
Cœur + AVC souhaite élargir la portée de ces recommandations à travers des
campagnes médiatiques et des stratégies communautaires. L’organisme propose de promouvoir des formations simples et ludiques afin d’encourager le grand public à apprendre les gestes qui sauvent. L’apprentissage dès le jeune âge est fortement recommandé :
initier les enfants de moins de 12 ans à la RCR pourrait renforcer leur confiance et leur disposition à intervenir en cas d’urgence.
Cette approche préventive vise à
créer une génération plus préparée, capable de réagir adéquatement avant l’arrivée des secours. L’organisme insiste aussi sur l’importance de rendre les formations accessibles et attractives, notamment grâce à des outils numériques et interactifs. En apprenant tôt, les enfants deviennent des vecteurs de sensibilisation dans leurs familles et leurs communautés.
La crise des opioïdes et la formation du grand public
Autre point majeur de cette mise à jour : l’intégration de la
naloxone dans la trousse de compétences du citoyen secouriste. Les lignes directrices recommandent d’améliorer l’accès à ce médicament, essentiel pour contrer les effets d’une surdose d’opioïdes, et de former le public à reconnaître et à traiter rapidement un
arrêt cardiaque associé à une surdose. Cette mesure répond à une réalité de plus en plus préoccupante au Canada, où la crise des opioïdes continue de faire des ravages.
En parallèle, Cœur + AVC recommande que les
personnes ayant survécu à un arrêt cardiaque — ainsi que leurs proches aidants — soient systématiquement évaluées pour détecter la
détresse émotionnelle. Environ un quart d’entre elles présentent des symptômes psychologiques importants, et un accompagnement adéquat pourrait faciliter leur rétablissement global.
Une organisation engagée pour sauver des vies
Cœur + AVC, membre fondateur du
International Liaison Committee on Resuscitation, est le seul représentant canadien de ce réseau international chargé d’analyser les données scientifiques liées à la réanimation. Les lignes directrices émises par l’organisme servent de base à la majorité des
formations en RCR offertes au pays, et sont reconnues comme
la norme de référence au Canada.
Doug Roth, chef de la direction de Cœur + AVC, affirme que l’organisation s’engage à faire progresser la science de la réanimation tout en renforçant la sensibilisation du public. Son objectif est de
favoriser l’apprentissage des gestes de premiers secours, d’améliorer l’accès aux DEA, et de financer la recherche sur les interventions d’urgence. Cœur + AVC souhaite que chaque citoyen soit en mesure de reconnaître les signes d’un arrêt cardiaque et d’agir rapidement, car
chaque minute compte lorsqu’une vie est en jeu.
Source : Fondation des maladies du cœur et de l’AVC
Publication Index Santé : 2025-10-22
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