Dix ans après un diagnostic de cancer, près de la moitié des personnes au Québec évaluent leur santé comme excellente ou très bonne
Une vaste enquête menée par l’Institut de la statistique du Québec révèle qu’une proportion importante de personnes diagnostiquées avec un cancer il y a dix ans considèrent aujourd’hui jouir d’un bon état de santé, malgré les séquelles physiques et les répercussions psychosociales liées à la maladie.
- 45 % des personnes diagnostiquées en 2013 ou 2014 étaient toujours vivantes en 2024.
- 50 % estiment leur état de santé excellent ou très bon dix ans après le diagnostic.
- 68 % ne présentaient aucun symptôme d’anxiété ou de dépression dans le mois précédant l’enquête.
- 46 % ont conservé une ou plusieurs séquelles physiques permanentes.
- 53 % ont subi des répercussions professionnelles liées au cancer ou à ses traitements.
Un regard inédit sur la vie dix ans après un diagnostic
L'Enquête québécoise sur la vie 10 ans après un diagnostic de cancer, réalisée en 2024 auprès de plus de 13 000 adultes, offre un portrait approfondi du vécu des personnes ayant fait face à un cancer une décennie plus tôt. Ses résultats montrent que 45 % des personnes diagnostiquées en 2013 ou 2014 étaient encore vivantes au moment de l’étude, une donnée qui témoigne des progrès thérapeutiques et de l’amélioration des soins.
Un élément marquant se dégage : malgré les défis rencontrés, la moitié des personnes interrogées évaluent leur état de santé comme très bon ou excellent. Un tiers le qualifie de bon, signe d’une capacité d’adaptation importante et d’un retour au bien-être pour une grande proportion de survivants.
Des séquelles physiques et émotionnelles persistantes
La majorité des personnes ayant survécu à un cancer ont reçu au moins un traitement lié à la maladie initiale ou à un nouveau cancer survenu par la suite. Parmi celles-ci, près de 46 % conservent des séquelles permanentes, comme une mastectomie, une colostomie ou d’autres complications physiques associées aux interventions médicales.
L’enquête révèle également des répercussions émotionnelles considérables. Environ 8 % des répondants ont éprouvé une diminution de leur sentiment d’attrait personnel, et 19 % rapportent un manque important d’intérêt sexuel dans le mois ayant précédé l’enquête. Ces données rappellent que le parcours post-cancer s’étend bien au-delà de la guérison médicale, avec des impacts durables sur l’image de soi, l’intimité et la qualité de vie.
Des impacts financiers et professionnels significatifs
Pour 12 % des personnes interrogées, les difficultés financières liées à la maladie ont été importantes au cours de l’année précédant l’enquête. Les traitements, les arrêts de travail prolongés et les changements de capacité fonctionnelle contribuent à ces pressions économiques.
Selon les résultats, 53 % des personnes qui occupaient un emploi au moment du diagnostic ont subi une répercussion professionnelle attribuable au cancer ou à son traitement. Cela inclut des absences prolongées, une réorientation de carrière ou une réduction des capacités physiques.
Par ailleurs, parmi les personnes en couple au moment du diagnostic, 5 % ont rapporté une rupture attribuable aux conséquences de la maladie, soulignant l’impact relationnel et social d’un tel événement.
Accès aux soins et recours aux services
L’enquête indique que 91 % des répondants ont pu consulter un médecin pour leurs besoins de santé, qu’ils soient liés au cancer ou non. De plus, 71 % ont discuté au moins une fois avec un professionnel de la santé au sujet du cancer au cours des 12 mois précédant l’étude, ce qui témoigne d’un suivi relativement soutenu.
En revanche, seulement 13 % ont eu recours à des approches dites de médecine douce, telles que l’acupuncture ou l’homéopathie, pour gérer les effets du cancer. Cette proportion reflète une utilisation limitée de ces pratiques dans un contexte où la majorité des soins demeure centrée sur les services médicaux traditionnels.
Une meilleure compréhension pour mieux soutenir les survivants
Selon l’Institut de la statistique du Québec, ces résultats jouent un rôle crucial pour orienter les politiques publiques et adapter les services aux réalités des personnes ayant survécu au cancer. Ils mettent en lumière non seulement les avancées liées aux traitements, mais aussi les défis persistants en matière de bien-être, de santé mentale, d’intégration sociale et de qualité de vie.
L’enquête contribue à mieux comprendre comment le cancer continue d’influencer la vie des personnes touchées, même dix ans plus tard. Elle rappelle aussi l’importance d’un accompagnement global, incluant le soutien psychosocial, les services de réadaptation, ainsi qu’un accès équitable aux soins sur l’ensemble du territoire québécois.
Source : Institut de la statistique du Québec
Publication Index Santé : 2025-11-20
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