La Société Alzheimer de l’Ontario presse les gouvernements d’agir pour préparer le Canada aux nouveaux traitements contre la maladie d’Alzheimer
Un nouveau rapport de la Société Alzheimer de l’Ontario révèle que le système de santé canadien n’est pas prêt à offrir les nouveaux traitements capables de ralentir l’évolution précoce de la maladie d’Alzheimer, malgré des avancées scientifiques majeures.
- Plus de 770 000 Canadiens vivent actuellement avec la maladie d’Alzheimer, et ce nombre pourrait dépasser 1,7 million en 2050.
- Chaque jour, plus de 400 personnes reçoivent un diagnostic de troubles neurocognitifs.
- Près des deux tiers des nouveaux diagnostics concernent des femmes.
- Les délais, les pénuries de personnel et l’accès inégal aux tests d’imagerie compromettent les options de traitement.
- La SAO propose une feuille de route nationale pour améliorer l’accès au dépistage, aux soins et aux nouveaux traitements.
Un besoin urgent de préparation du système de santé
La Société Alzheimer de l’Ontario demande aux gouvernements fédéral et provinciaux d’agir rapidement afin de préparer le système de santé à l’arrivée de nouveaux traitements qui peuvent ralentir l’évolution de la maladie au stade précoce. Selon l’analyse réalisée par l’organisme, ces avancées demeureront hors de portée pour de nombreuses personnes si les infrastructures, les services et les ressources humaines ne sont pas améliorés dès maintenant.
Pour Cathy Barrick, chef de la direction de la SAO, l’enjeu est crucial. Elle souligne que « le Canada se trouve à un moment charnière » et que les retards actuels risquent de priver un grand nombre de Canadiens d’un accès équitable aux nouvelles options thérapeutiques. Les conclusions du rapport montrent clairement qu’une action coordonnée est possible, mais qu’elle doit être engagée sans délai.
Une feuille de route nationale pour moderniser les soins
Le rapport s’appuie sur des observations de cliniciens, de gestionnaires, de chercheurs et de personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer. Ensemble, ils ont dégagé les priorités nécessaires pour renforcer le système de santé face à la demande croissante.
La feuille de route propose de rendre les parcours plus fluides, plus rapides et mieux coordonnés. Elle recommande notamment :
- d’améliorer l’accès aux diagnostics précoces ;
- d’élargir la capacité en imagerie spécialisée ;
- d’augmenter le nombre de professionnels formés ;
- de renforcer la collaboration entre la première ligne, les spécialistes et les organismes communautaires.
Selon le Dr Jaspreet Bhangu, gériatre au St. Joseph’s Health Care London, « les nouveaux traitements représentent une avancée majeure, mais sans investissements ciblés dans les infrastructures et la coordination, le système ne pourra pas suivre. »
Une prévalence en hausse et des diagnostics trop tardifs
Plus de 770 000 Canadiens vivent actuellement avec la maladie d’Alzheimer, un nombre appelé à plus que doubler d’ici 2050. Chaque jour, plus de 400 personnes reçoivent un diagnostic, et la maladie touche particulièrement les femmes, qui représentent la majorité des nouveaux cas.
L’accès aux tests d’imagerie, aux évaluations neuropsychologiques et aux suivis spécialisés demeure inégal selon les régions. Les pénuries de personnel et les soins fragmentés entraînent souvent des retards, ce qui peut empêcher les personnes au stade précoce d’être admissibles aux traitements émergents. Ces obstacles compromettent la possibilité d’atténuer la progression de la maladie et d’améliorer la qualité de vie.
Des répercussions humaines profondes
Derrière les statistiques se trouvent des réalités familiales lourdes. Le témoignage de Lee Laforest illustre la difficulté de ce parcours : « C’est bouleversant de voir quelqu’un qu’on aime s’éloigner peu à peu. Il nous a fallu beaucoup de temps avant d’obtenir un diagnostic, et plusieurs options n’étaient déjà plus possibles. »
Pour les familles, le manque de ressources et les délais engendrent frustration, fatigue et détresse. Le rapport souligne que des diagnostics plus rapides permettraient d’offrir un soutien mieux adapté, d’orienter les personnes vers les traitements disponibles et d’améliorer la navigation dans le système de santé.
Une occasion de transformation pour le Canada
Le Canada a déjà démontré sa capacité à mettre en place des réseaux intégrés, notamment en oncologie, en santé mentale ou en soins rénaux. La SAO affirme qu’il est maintenant essentiel de déployer le même type d’ambition dans le domaine des troubles neurocognitifs.
Le rapport intitulé
Combler l’écart montre qu’il existe une possibilité réelle d’améliorer les parcours, de réduire les inégalités régionales et d’offrir aux personnes atteintes de nouveaux traitements en temps opportun. Il s’agit d’un moment décisif pour mettre en œuvre des solutions concrètes qui reposent sur la collaboration, l’innovation et l’équité en santé.
Source : Alzheimer Society of Ontario
Publication Index Santé : 2025-11-20
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