Une avancée historique pour les kinésiologues : autorisés à réaliser les tests d’effort maximal en milieu clinique
La Fédération des kinésiologues du Québec (FKQ) se réjouit de l’adoption d’un règlement majeur qui reconnaît officiellement l’expertise des kinésiologues en les autorisant à réaliser des tests d’effort maximal dans le cadre de l’évaluation ou de la réadaptation des fonctions cardiovasculaires. Un geste fort pour l’avenir de la profession… et du réseau de la santé.
Dans un élan salué par la profession, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a récemment adopté un règlement autorisant les kinésiologues qualifiés à réaliser des tests d’effort maximal en établissement de santé. Une avancée majeure pour ces professionnels du mouvement humain, qui marque un tournant dans leur reconnaissance au sein du système de santé québécois. Cette décision, applaudie par la Fédération des kinésiologues du Québec (FKQ), reflète un engagement clair envers l’innovation en santé et l’optimisation des soins cardiovasculaires.
Une reconnaissance officielle du rôle clinique des kinésiologues
Concrètement, ce nouveau règlement encadre la possibilité pour les kinésiologues titulaires d’un diplôme universitaire en kinésiologie et d’une certification en physiologie de l’exercice clinique d’effectuer ces tests en contexte de soins. Ces interventions seront réalisées sous supervision médicale – qu’il s’agisse de médecins ou d’infirmières praticiennes spécialisées – et uniquement sur ordonnance individuelle, ce qui assure un encadrement rigoureux et sécuritaire pour les patients.
Pour la FKQ, il s’agit d’une véritable victoire professionnelle. « C’est un moment fondateur pour notre profession », affirme Marc-Antoine Pépin, président de la FKQ. « Ce règlement trace une ligne claire : les kinésiologues sont des professionnels de la santé, particulièrement compétents dans le domaine cardiovasculaire. »
Un impact concret pour les patients et le réseau de la santé
Cette mesure ne vise pas uniquement à reconnaître les compétences des kinésiologues, mais aussi à améliorer l’accessibilité aux soins pour les patients. En leur permettant de contribuer à la réalisation des tests d’effort maximal, on anticipe une réduction des délais d’attente pour ces examens essentiels à la détection et à la gestion des maladies cardiaques et pulmonaires. Cela s’inscrit pleinement dans une logique de prévention, chère à la mission des kinésiologues.
Le président du Collège des médecins, le Dr Mauril Gaudreault, souligne d’ailleurs l’importance de cette avancée dans l’optimisation de la trajectoire de soins : « Il était important pour nous de contribuer à la reconnaissance et à la valorisation des compétences et de l’apport des kinésiologues. Ce règlement contribuera à optimiser la trajectoire de soins des patients. »
Une victoire collaborative et une étape vers un ordre professionnel
Cette reconnaissance découle d’un long travail concerté entre plusieurs acteurs clés : la Fédération des kinésiologues, l’Association des cardiologues du Québec, le Collège des médecins du Québec et l’Office des professions du Québec. Ensemble, ils ont contribué à définir un cadre sécuritaire et rigoureux pour l’intégration des kinésiologues à cette pratique clinique spécialisée.
Pour le Dr Paul Poirier, de l’Association des cardiologues du Québec, il ne fait aucun doute que le rôle du kinésiologue est appelé à croître dans le système de santé actuel : « Le kinésiologue a plus que jamais sa place dans un système qui doit se réinventer pour répondre à une population de plus en plus malade. »
Au-delà de cette avancée, la FKQ réitère son objectif à long terme : la création d’un ordre professionnel des kinésiologues, une demande qui fait l’objet de démarches depuis plusieurs années. Cette nouvelle autorisation réglementaire pourrait bien en constituer un jalon déterminant.
Kinésiologie et santé cardiovasculaire : une expertise précieuse
Les kinésiologues sont des experts du mouvement humain. Leur rôle s’est largement diversifié au cours des dernières décennies, passant de la performance sportive à la prévention et la prise en charge des maladies chroniques, notamment les troubles cardiovasculaires, respiratoires ou métaboliques. Grâce à leur formation universitaire spécialisée, ils sont capables d’intervenir dans des contextes cliniques de plus en plus pointus, contribuant ainsi à une approche interdisciplinaire des soins.
En leur confiant des responsabilités accrues dans l’évaluation de la condition physique et de la santé cardiorespiratoire, le réseau de la santé fait le choix d'une approche plus intégrée et proactive, misant sur la prévention, la réadaptation et l’autonomisation des patients.
Une profession en plein essor
La Fédération des kinésiologues du Québec regroupe plus de 1 800 membres, dont 1 200 sont accrédités. Elle veille à la qualité de la pratique par la formation continue, l’assurance responsabilité et un processus d’accréditation rigoureux. Ce développement réglementaire vient renforcer le positionnement de la profession et ouvre la voie à une contribution encore plus grande des kinésiologues dans les établissements de santé du Québec.
Alors que les enjeux de santé publique liés au vieillissement, aux maladies chroniques et à la sédentarité sont de plus en plus criants, cette avancée réglementaire illustre un tournant : reconnaître les compétences là où elles se trouvent, et miser sur des solutions durables et humaines pour prendre soin de la population.
Source : Fédération des kinésiologues du Québec
Publication Index Santé : 2025-06-18
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